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Précarité : la privation matérielle et sociale reste à un niveau élevé en 2024

Chauffer son logement à la bonne température, s’acheter des vêtements neufs, accéder à Internet depuis son domicile… en France, début 2024, 8,6 millions de personnes ne peuvent pas financer des dépenses de la vie courante. En légère baisse par rapport à début 2023, la proportion de ces personnes reste à un niveau plus élevé qu’entre 2013 et 2020.

L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié, le 6 mai 2025, les résultats de son enquête sur la privation matérielle et sociale en France en 2024.

La privation matérielle et sociale désigne la situation des personnes ne pouvant pas couvrir les dépenses liées à au moins cinq éléments de la vie courante parmi treize.
6% de la population cumule au moins sept privations et se trouve en situation de privation matérielle et sociale sévère.

Quelles évolutions entre 2023 et 2024 ?

D’après l’étude de l’Insee, en 2024, 28,5% des personnes déclarent ne pas pouvoir faire face à une dépense imprévue de 1 000 euros, soit un niveau à peu près équivalent à 2023. La proportion de personnes dans l’incapacité financière de chauffer correctement leur logement se stabilise également début 2024 par rapport à 2023.

La part des personnes déclarant se priver de repas avec de la viande, du poisson ou l’équivalent végétarien a diminué cette année : elle est de 10% début 2024 contre 12,3% début 2023. Cette baisse intervient à la suite de deux années de forte inflation au cours desquelles cette privation avait fortement augmenté. Le niveau de privation reste toutefois bien supérieur à celui observé en 2014 (7,2% des personnes).

Début 2024, 21,2% des personnes déclarent ne pas avoir les moyens financiers pour prendre au moins une semaine de vacances hors de leur domicile, soit une nette baisse par rapport :

  • à 2023 (24,1%) ;
  • à 2014 (24,9%).

Selon l’enquête sur le suivi de la demande touristique, les voyages dans la famille ou chez des amis (à moindre coût) ont beaucoup contribué à ces départs.

Les chômeurs, les familles monoparentales et les familles nombreuses subissent plus de privations

Selon l’Insee, la privation matérielle et sociale touche plus d’un chômeur sur trois. En 2024, les personnes au chômage déclarent en moyenne 3,3 privations, contre 1,2 privation pour les personnes en emploi et les retraités.

À noter : parmi les personnes en emploi, ce sont les ouvriers et les employés qui déclarent le plus de privations (respectivement, 2 et 1,7 en moyenne) ; les indépendants en déclarent 1, les professions intermédiaires 0,8 et les cadres 0,3.

Les femmes sont plus fréquemment en situation de privation matérielle et sociale que les hommes (13,5% des femmes contre 10,4% des hommes) du fait qu’elles sont plus souvent à la tête d’une famille monoparentale.
Cependant, les femmes en couple sont également davantage en situation de privation que les hommes en couple (en particulier lorsqu’il y a des enfants dans le ménage) « notamment parce qu’elles déclarent plus fréquemment deux difficultés : 

  • ne pas pouvoir dépenser une petite somme pour soi-même sans avoir à consulter les autres membres du ménage ;
  • ne pas disposer des moyens financiers pour avoir une activité de loisir régulière« .

Source : Vie publique, publié le 14 mai 2025

Pour en savoir plus : Privation matérielle et sociale en 2024 – Institut national de la statistique et des études économiques [INSEE], publié le 06 mai 2025

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