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Gestion de l’eau : le prix, une variable pour mieux préserver la ressource ?

Dans un contexte de tensions sur l’eau aggravées par le changement climatique, la prise en compte de la raréfaction de l’eau apparaît comme une priorité. La modulation du prix de la redevance pourrait être, selon le Commissariat général au développement durable (CGDD), une solution pour gérer de façon durable la ressource en eau en France.

Dans de nombreux pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la hausse du prix de l’eau a permis une meilleure prise de conscience des consommateurs sur la nécessité de préserver durablement cette ressource.

Graphique: Vie-publique.fr / DILASource: OCDE, d’après une enquête réalisée en 2008 et des sources publiques validées par les pays

Face à la question de la disponibilité en eau, le Commissariat général au développement durable (CGDD) a publié, en août 2025, un document sur le prix de l’eau et sur les perspectives pour une gestion durable de la ressource

Un prix de l’eau en augmentation mais qui ne couvre pas l’ensemble des coûts

Entre 2003 et 2021, le prix du service d’eau potable et d’assainissement de l’eau a augmenté en France de 2% par an, soit légèrement plus que l’inflation. Cela s’explique par des augmentations tarifaires de l’assainissement. 

Concernant le prix de l’eau potable, 80% de la population bénéficie d’un prix compris entre 1,73 €/m3 (euros par mètres cube) et 3,01 €/m3. Pour le prix de l’assainissement, 80% de la population bénéficie d’un prix compris entre 1,51 €/m3 et 3,41 €/m3

Pourtant, le CGDD souligne que ce coût ne suffit pas à couvrir l’ensemble des frais, notamment ceux qui touchent le renouvellement des infrastructures d’acheminement et le coût environnemental, c’est-à-dire le coût des utilisations de l’eau qui font subir des dommages à l’environnement et aux écosystèmes (par exemple, les eaux rejetées non suffisamment dépolluées qui réduisent la qualité écologique des écosystèmes aquatiques).

Qu’en est-il du secteur agricole ?

Le document aborde aussi la question de l’utilisation de l’eau en particulier par le secteur agricole. L’agriculture est le premier secteur consommateur d’eau en France (58% du total). Entre 1970 et 2000, les surfaces irriguées ont été multipliées par trois. Entre 2000 et 2010, elles sont restées stables mais entre 2010 et 2020, les surfaces irriguées ont de nouveau connu un regain de croissance de 14,8%. Cette augmentation s’observe dans la quasi-totalité des départements français.

Moduler la redevance de l’eau pour mieux gérer la ressource ?

La redevance pour prélèvement joue un rôle particulier dans la gestion de l’eau en France. Elle est censée constituer un « signal-prix » qui modère la consommation des utilisateurs. La mise en place d’un niveau plancher fin 2023 n’étant pas suffisante pour faire prendre conscience de la rareté de l’eau, le CGDD propose trois pistes d’amélioration du fonctionnement de la redevance de l’eau :

  • la mise en place d’une trajectoire pluriannuelle de la redevance pour prélèvement afin de rendre tangible la raréfaction des ressources en eau, au-delà des variabilités interannuelles des conditions climatiques ;
  • l’introduction d’une dimension saisonnière dans le niveau de redevance qui modifie le tarif de la redevance en fonction des saisons ;
  • le développement d’une modulation spatiale du taux de redevance qui module le prix en fonction des régions.

Selon le document du CGDD, dautres instruments ont pris une dimension incitative pour économiser la ressource en eau ces dernières années, notamment la tarification progressive ou par tranches.

Source : Vie publique, publié le 05 septembre 2025

Pour en savoir plus :

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