Un vol ou des loisirs payés en Chèques-Vacances. En théorie, c’est tentant. En pratique, les conditions d’utilisation restreignent les possibilités.
Chaque année, 4,8 millions de salariés reçoivent des Chèques-Vacances, dont le montant varie entre quelques dizaines et plusieurs centaines d’euros. Problème : les conditions d’acceptation font qu’il n’est pas toujours simple de les dépenser.
« Partez-Profitez-Partagez », promet le site officiel des Chèques-Vacances, ces titres de paiement valables deux ans, financés entre 50 et 80 % par l’employeur. Dans les faits, les bénéficiaires se heurtent parfois aux conditions d’utilisation des entreprises partenaires du réseau.
Disneyland, Center Parcs, Air France… au secours !
L’exemple de Disneyland Paris est emblématique. Dans sa page dédiée au paiement en ligne, le site du géant américain indique : « À Disneyland Paris, les chèques-vacances sont uniquement acceptés au format papier. Pour réserver votre séjour avec des chèques-vacances, contactez nos experts Disney. »
Aucune procédure n’est détaillée. Il faut appeler le 09 69 32 60 61, numéro non surtaxé, pour en savoir plus. Après douze minutes d’attente, un « expert » finit par prendre l’appel. « Pour avoir le droit de dépenser vos chèques-vacances, vous devez réserver au moins un séjour, soit une nuit d’hôtel et deux jours sur place », nous détaille-t-il.
En prenant une chambre dans l’établissement le moins cher du parc, la facture flambe à 1 004 € pour deux adultes et deux enfants… contre 340 € pour une seule journée passée sur place. Quand le recours aux Chèques-Vacances augmente les dépenses au lieu de les baisser !
Des procédures très compliquées
« Les professionnels qui font partie de notre réseau d’acceptation sont libres dans la définition de leur politique commerciale, explique l’Agence nationale pour les Chèques-Vacances (ANCV). Nous travaillons chaque année avec nos partenaires pour rendre l’utilisation des Chèques-Vacances la plus simple et fluide possible pour les consommateurs. » Sur ce point, l’ANCV a du pain sur la planche…
Vous voulez réserver un séjour Center Parcs ? Vous devrez d’abord avancer le paiement de la réservation. Puis faire parvenir par recommandé vos Chèques-Vacances en format physique au siège parisien de l’entreprise, un jour, au plus tard, avant le début de la réservation. Votre compte bancaire sera recrédité quinze jours ouvrés après leur réception. Guère pratique !
Air France, de son côté, oblige à réserver son vol par téléphone pour dépenser des Chèques-Vacances… Une opération facturée 40 € quand même.
Quelques bons élèves
À l’inverse, le zoo de Beauval ne facture aucuns frais de réservation via son service téléphonique, passage obligé pour dépenser ses titres de paiement. Le site des Gîtes de France, accommodant, propose, au moment du paiement en ligne, de renseigner les numéros de ses Chèques-Vacances dématérialisés pour les dépenser directement, ce qui évite les envois postaux.
Sur le site sncf-connect.com, il suffit de sélectionner le champ Chèques-Vacances Connect pour débiter la somme de son porte-monnaie virtuel et régler son billet, avec ou sans tarif réduit. Bémol notable : ces titres de paiement ne sont pas acceptés pour payer un voyage low cost Ouigo. Les voyageurs devront donc les dépenser pour un Inoui… et payer leur trajet à bas coût avec leurs deniers !
Source : 60 millions de consommateurs, publié le 03 septembre 2025
Crédit image ©
Pour en savoir plus : Agence Nationale pour les Chèques-Vacances