Une récente étude montre que de plus en plus de Français sont prêts à dépenser des sommes importantes dans des loisirs premium, même s’il doivent parfois limiter d’autres dépenses, comme l’alimentation. Cette « funflation » qui concerne principalement les jeunes et les ménages aisés progresse depuis la fin de la crise sanitaire du Covid-19.
La « funflation« , contraction des termes « fun » (anglicisme qui signifie amusement en français) et « inflation« , désigne l’attrait croissant pour des formules de loisirs premium comme les concerts, les festivals, les événements sportifs, les parcs à thème, les voyages, l’hôtellerie ou la restauration de luxe, dans un contexte d’augmentation du prix de ces divertissements.
L’étude publiée fin juin 2025 par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) constate une progression globale des dépenses de loisirs des ménages de 17% (en volume) par rapport à 2019.
Une pratique qui concerne surtout les jeunes et les ménages aisés
45% des individus dont les revenus mensuels dépassent les 3 100 euros ont consommé des loisirs premium. Les jeunes, de 18 à 34 ans, sont aussi concernés : 50% des 18-24 ans et 39% des 25-34 ans.
Les Franciliens figurent parmi les plus gros consommateurs : 19% des habitants de l’Île-de-France ont payé au moins trois offres culturelles ou de loisirs de ce type contre 9% des Français. De même, 16% des moins de 35 ans sont concernés par cette utilisation plus fréquente.
La restauration et l’hébergement de luxe attirent de plus en plus : 11% des consommateurs de loisirs premium déclarent avoir fréquenté dans l’année un restaurant étoilé et 8% avoir loué un hébergement d’exception, une croisière ou un trajet en train de luxe. Les expériences immersives ou en réalité virtuelle ont, quant à elles, attiré 6% des Français sur un an, encourageant même de grands musées à développer ce type d’offres.

Quelles sont les raisons de cet engouement ?
Après deux années de restrictions liées au Covid-19, entrecoupées de périodes de confinements, entre 2020 et 2021, de nombreux Français cherchaient à compenser le temps perdu en multipliant les « expériences mémorables« . Les loisirs haut de gamme ont connu une forte croissance lors des deux années qui ont suivi. Mais, cet engouement perdure encore quatre ans après.
L’étude explique cette continuité par deux grandes raisons :
- la volonté de bénéficier de conditions plus agréables et confortables que les formules de base, cette situation concernant davantage les ménages aisés, les cadres et les retraités ;
- la volonté de vivre une expérience unique ce qui touche davantage les jeunes, les hommes et les Franciliens.
Selon l’étude du Crédoc, « la recherche d’émotion, de sensation, prend par exemple le pas sur la détention d’objets » ou d’autres dépenses. Parmi les jeunes, 61% envisagent de se restreindre sur des achats du quotidien. Ces restrictions concernent notamment l’alimentation et les assurances.
La consommation de loisirs premium est facilitée par la possibilité de bénéficier de tarifs préférentiels. Les 18-35 ans incarnent une génération de consommateurs « malins » qui, malgré des contraintes budgétaires plus fortes que la moyenne, multiplient les astuces pour accéder à des offres « exclusives« . Ces consommateurs digitaux recourent notamment à l’intelligence artificielle ou à l’avis des influenceurs pour préparer leurs achats.
Source : Vie publique, publié le 03 juillet 2025