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Prêt entre particuliers : quelques conseils de prudence

Peu de garanties à fournir, un taux d’intérêt bas voire nul, un capital rapidement disponible… Le prêt entre particuliers est de plus en plus sollicité en France. Connaissez-vous les règles de prudence à adopter ? Quelles sont les formalités à respecter ? On vous explique.

Prêt entre particuliers : de quoi s’agit-il ?

Parmi les nombreuses offres de prêt en ligne, beaucoup émanent d’établissements bancaires reconnus et offrent toutes des garanties. En-dehors de ces offres, les prêts peuvent aussi être conclus entre particuliers.

Le prêt entre particuliers, aussi appelé « Peer to Peer Lending », crédit social ou encore crédit communautaire, est un type de crédit conclu directement entre deux personnes physiques, sans l’intermédiaire d’un établissement de crédit.

Le prêteur s’engage à prêter l’argent et l’emprunteur à le restituer. Les deux personnes se mettent d’accord sur les conditions du prêt, puis décident de la forme du contrat.

Il existe différents types de prêts entre particuliers comme :

  • le prêt familial ou amical,
  • le prêt via une plateforme de mise en relation dédiée.

Plateforme de financement participatif : vérifier sa fiabilité avant de se lancer

Il existe des plateformes de financement participatif en ligne qui permettent de mettre en relation des particuliers avec d’autres emprunteurs. Parmi ces plateformes, on retrouve les plateformes de prêts (crowdlending en anglais) qui collectent l’argent d’investisseurs et consentent, avec cet argent, des prêts à la consommation à des particuliers.

Ce type de prêt entre particuliers donne lieu à l’établissement d’un contrat de prêt entre les différentes parties.

Pour s’assurer de la fiabilité de ce type d’organisme, vérifiez systématiquement que celle-ci soit immatriculée auprès del’Organisme pour le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance (ORIAS)en tant qu’intermédiaire en financement participatif, et qu’elle ait un agrément bancaire délivré par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).

Les propositions frauduleuses peuvent être nombreuses. Il faut rester prudent concernant le choix d’une plateforme de financement participatif, et ne faire confiance qu’à des plateformes connues et habilitées auprès de l’ACPR.

Par ailleurs, la prudence s’impose si la prospection s’opère par mail ou sur un forum. Si vous recevez un message du type : « Je suis Monsieur X, un particulier qui offre des prêts aux particuliers qui ont besoin d’un investissement personnel à un taux de 2 %. Le montant varie de 2 000 € à 800 000 €… » suivi d’une simple adresse mail ou d’un numéro de téléphone, la méfiance est de mise.

Il peut en effet s’agir d’une arnaque. Les conditions sont souvent attrayantes, mais les emprunteurs peuvent se faire soutirer des frais de dossier sans jamais obtenir le crédit promis.

Le prêt entre amis ou en famille : une alternative à formaliser

Le contrat ou la reconnaissance de dette 

Selon son montant, un prêt familial peut nécessiter la rédaction d’un acte et une déclaration à l’administration fiscale. En effet, selon l’article 1359 du code civil, la preuve d’un prêt d’un montant supérieur à 1 500 euros entre deux personnes ne peut être faite que par la production d’un contrat écrit.

L’écrit peut prendre la forme d’un contrat de prêt signé par le prêteur et l’emprunteur, ou d’une reconnaissance de dette, signée par le seul emprunteur. 

Le contrat de prêt est établi en deux exemplaires. Il doit être daté et signé par les deux parties, qui en conserveront chacune un exemplaire. Ce contrat peut être passé par écrit sous signature privée ou établi par un notaire.

La reconnaissance de dette est rédigée sur papier libre, datée et signée par l’emprunteur. L’original est conservé par le prêteur. L’emprunteur en conserve une copie.

Le contrat de prêt ou la reconnaissance de dette doivent préciser :

  • le montant emprunté,
  • la durée du prêt,
  • le montant et la fréquence des remboursements,
  • le taux d’intérêt éventuel.

Ce prêt n’est pas soumis aux dispositions du code de la consommation, notamment concernant le délai de rétractation.

Notez que même dans le cas d’un montant inférieur, il est fortement recommandé de formaliser l’opération par un écrit. Cela constitue une preuve de la remise de fonds, de l’objet de celle-ci (prêt et non donation) et cela facilite le recouvrement du prêt en cas de litige.

La déclaration du prêt au service des impôts 

Au-delà de 5 000 euros empruntés ou prêtés au cours d’une même année, le ou les contrats de prêt doivent être déclarés aux services des impôts à l’aide du formulaire n° 2062, ou en ligne via la rubrique « Déclarations annexes », en même temps que la déclaration de revenus.

Par ailleurs, vous pouvez, de façon volontaire faire enregistrer ce prêt auprès du service de l’enregistrement de l’administration fiscale. Cela permet de prouver la date de l’acte et son existence en cas de contestation. Cette formalité coûte 125 euros.

À savoir 

La rémunération des prêts entre particuliers est libre, dans la limite des taux de l’usure. Si le prêt a été conclu avec intérêts, vous devez en déclarer le montant sur le formulaire n°2561 ou dans un centre des impôts. Par ailleurs, si vous êtes le prêteur, vous devrez déclarer les intérêts perçus sur votre déclaration de revenus, dans la rubrique des revenus de capitaux mobiliers.

Source : Bercy Infos, publié le 27 octobre 2025

Textes de référence :

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